Les proverbes de Mémé du Faou et de Mamie Mado
Voici un texte que j'ai écrit pour le blog des langues de mon ministère' Enfin, voici sa version non censurée...
7 proverbes et expressions de Mémé
Une langue est très riche car elle porte en elle la culture et l’histoire des gens qui l’utilisent. Elle reste vivante si les expressions se transmettent d’une génération à l’autre et permet aussi de raviver des souvenirs. Mon arrière-grand-mère a vécu jusqu’à 95 ans et j’ai eu la chance incroyable de la connaitre jusqu’à mes 19 ans. Elle ne parlait pas beaucoup mais quand elle s’exprimait c’était souvent en proverbes et de façon très brève. Il m’arrive encore de la citer pour illustrer mes propos. Voici quelques-uns de ses proverbes et expressions accompagnés de leur signification :
‘’Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre’’ : Tant que quelqu’un refuse d’écouter, il est inutile de lui parler. C’est celui-là que je cite le plus souvent, en particulier en entrevue lorsqu’on me pose des questions de mise en contexte avec un employé ou gestionnaire difficile. Au Québec un proverbe similaire est ‘’On peut mener un cheval à la rivière mais on ne peut pas le forcer à boire’’.
‘’Mieux vaut l’inviter au cinéma qu’au restaurant’’ : Se dit de quelqu’un qui a un gros appétit (Mémé l’utilisait quand elle regardait mon frère manger). Maintenant avec la nourriture disponible dans les cinémas ce proverbe est discutable mais on l’utilise encore dans la famille en souvenir d’elle.
‘’C’est meilleur quand c’est pas pesé’’ : On apprécie plus quelque chose qui nous a été donné que quelque chose que l’on a payé (selon le poids, d’où la pesée). On pense que Mémé sous entendait aussi quelque chose qui était volé et pas juste donné. Non pas que Mémé était voleuse, mais elle a vécu la privation sous l’occupation nazie en Bretagne et elle et sa famille ont souvent eu faim alors elle a probablement dû voler de la nourriture pour nourrir son mari et ses deux enfants.
‘’Elle/Il n’a pas les deux pieds dans le même sabot’’ : Se dit de quelqu’un qui est très débrouillard. En Bretagne on portait des sabots en bois à son époque. Au Québec avec la même expression, on dit ‘’bottine’’ à la place de ‘’sabot’’.
'’Mieux vaut qu’ils soient ensemble plutôt qu’en gâcher deux autres’’ : Mémé évitait de dire du mal des gens directement et préférait des subtilités langagières comme celle-ci. Elle voulait dire qu’il était ‘’moins pire’’ qu’un couple de personnes méchantes ou désagréables soit ensemble plutôt que de gâcher la vie de deux autres bonnes personnes.
‘’Tu demandes à un malade s’il veut la santé’’ : Quand on proposait à Mémé quelque chose qu’elle aimait particulièrement, elle répondait ceci pour dire ‘’oui évidemment’’.
Mon oncle : ‘’ - Un petit Porto Mémé ?
Mémé : - Mon petit, tu demandes à un malade s’il veut la santé’’
‘’Les morts sont morts quand on arrête de parler d’eux’’ : C’est un proverbe que Mémé disait la gorge serrée, parce qu’elle a perdu son mari en 1944 et son fils en 1986. L’auteur David Eagleman, dans son ouvrage Forty Tales from the Afterlives, dit quelque chose de similaire à savoir que l’on meurt au moment où l’on prononce votre nom pour la dernière fois. C’est un proverbe qu’on aime dans la famille et aussi la raison pour laquelle on partage encore des anecdotes de ceux qui sont décédés il y a longtemps.
Et vous, quels sont les proverbes de famille que vous aimez particulièrement ?
7 proverbes et expressions de Mémé
Une langue est très riche car elle porte en elle la culture et l’histoire des gens qui l’utilisent. Elle reste vivante si les expressions se transmettent d’une génération à l’autre et permet aussi de raviver des souvenirs. Mon arrière-grand-mère a vécu jusqu’à 95 ans et j’ai eu la chance incroyable de la connaitre jusqu’à mes 19 ans. Elle ne parlait pas beaucoup mais quand elle s’exprimait c’était souvent en proverbes et de façon très brève. Il m’arrive encore de la citer pour illustrer mes propos. Voici quelques-uns de ses proverbes et expressions accompagnés de leur signification :
‘’Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre’’ : Tant que quelqu’un refuse d’écouter, il est inutile de lui parler. C’est celui-là que je cite le plus souvent, en particulier en entrevue lorsqu’on me pose des questions de mise en contexte avec un employé ou gestionnaire difficile. Au Québec un proverbe similaire est ‘’On peut mener un cheval à la rivière mais on ne peut pas le forcer à boire’’.
‘’Mieux vaut l’inviter au cinéma qu’au restaurant’’ : Se dit de quelqu’un qui a un gros appétit (Mémé l’utilisait quand elle regardait mon frère manger). Maintenant avec la nourriture disponible dans les cinémas ce proverbe est discutable mais on l’utilise encore dans la famille en souvenir d’elle.
‘’C’est meilleur quand c’est pas pesé’’ : On apprécie plus quelque chose qui nous a été donné que quelque chose que l’on a payé (selon le poids, d’où la pesée). On pense que Mémé sous entendait aussi quelque chose qui était volé et pas juste donné. Non pas que Mémé était voleuse, mais elle a vécu la privation sous l’occupation nazie en Bretagne et elle et sa famille ont souvent eu faim alors elle a probablement dû voler de la nourriture pour nourrir son mari et ses deux enfants.
‘’Elle/Il n’a pas les deux pieds dans le même sabot’’ : Se dit de quelqu’un qui est très débrouillard. En Bretagne on portait des sabots en bois à son époque. Au Québec avec la même expression, on dit ‘’bottine’’ à la place de ‘’sabot’’.
'’Mieux vaut qu’ils soient ensemble plutôt qu’en gâcher deux autres’’ : Mémé évitait de dire du mal des gens directement et préférait des subtilités langagières comme celle-ci. Elle voulait dire qu’il était ‘’moins pire’’ qu’un couple de personnes méchantes ou désagréables soit ensemble plutôt que de gâcher la vie de deux autres bonnes personnes.
‘’Tu demandes à un malade s’il veut la santé’’ : Quand on proposait à Mémé quelque chose qu’elle aimait particulièrement, elle répondait ceci pour dire ‘’oui évidemment’’.
Mon oncle : ‘’ - Un petit Porto Mémé ?
Mémé : - Mon petit, tu demandes à un malade s’il veut la santé’’
‘’Les morts sont morts quand on arrête de parler d’eux’’ : C’est un proverbe que Mémé disait la gorge serrée, parce qu’elle a perdu son mari en 1944 et son fils en 1986. L’auteur David Eagleman, dans son ouvrage Forty Tales from the Afterlives, dit quelque chose de similaire à savoir que l’on meurt au moment où l’on prononce votre nom pour la dernière fois. C’est un proverbe qu’on aime dans la famille et aussi la raison pour laquelle on partage encore des anecdotes de ceux qui sont décédés il y a longtemps.
Et vous, quels sont les proverbes de famille que vous aimez particulièrement ?