Nous
avions hâte d'arriver, après 3 heures d'avion pour rien ! (problème
d'avion, retour à Toronto après 1h30 de vol...). Mais on n'a pas
perdu au change car l'avion suivant était plus luxueux.
Maman et Gégé nous attendaient à l'arrivée, malgré les 9 heures de retard. Je me suis dit la même chose qu'en arrivant en Guyane : « C'est la chaleur du réacteur ? » mais une fois loin de l'avion, j'ai pu constater que la température restait la même.
De nuit le paysage était déjà beau. Mora Mora nous attendait lui aussi à la Marina. Et quel accueil ! Un planteur du capitaine puis une bière bien fraîche..
Maman et Gégé m'ont donné mon cadeau d'anniversaire : Une statue de la reine d'Angleterre qui fait le signe de la main non stop tant que son mini panneau solaire est alimenté. Ça nous a fait bien rire !
Nous étions prêtes pour commencer l'aventure dès le lendemain matin, et sommes donc tous partis en direction de l'Ile Ronde, avec les amis des parents à l'horizon sur leurs catamarans. Le bateau c'est un peu comme le camping car par rapport aux connaissances. Les gens qui s'entendent bien se retrouvent à un endroit ou un autre sur la planète pour naviguer et participer aux libations. Je pense que le nouveau mot que Nat aura entendu le plus pendant le voyage est « Apéro ». Une fois arrivés à l'Ile Ronde, mouillage où nous avons été quelque peu ballottés tant pendant la navigation que pendant la nuit suivante, Maman,Nat et moi avons plongé au tuba pour explorer les fonds, et sommes allées rejoindre J.P. et Yvette sur Entre Deux, premiers amis de mes navigateurs de parents. Deuxième apéro sur Andanza avec Sylvie et René. C'est un peu gênant de rencontrer des gens pour la première fois et de ne porter qu'un maillot de bain, mais visiblement c'est courant dans les Caraïbes.
Une fois rentrés au bateau, je crois m'être couchée directement.. Vous savez, être dans un bateau qui évidemment tangue non stop pendant deux semaines, ça prend un peu d'adaptation. Ma seule expérience avait été Crouesty-Hoëdic/Houat, donc juste quelques heures. Alors l'estomac suit le mouvement des vagues..
Nous avons ensuite essayé de passer la nuit à la belle étoile, car on est moins malade dehors. Mais une averse a décidé de pointer le bout de son nez et nous avons dû rentrer.
Départ le lendemain matin vers Tyrell Bay (oui, j'ai été malade pendant la traversée, mais c'était la seule fois). Gégé m'avait installée de manière à ce que je puisse être couchée dehors. Il a fallu virer quelques bords, mais une fois arrivés ça allait bien mieux. Quand il m'a vue boire ma première bière en 24 heures, il a vu que ça allait mieux. Nous sommes restés 3 jours faire du tourisme dont un tour de l'île et de nombreux tours au bistro du coin (Le Lambi Queen) pour fêter la fin de notre mal de mer.
Gégé a montré à Nat comment piloter l'annexe, elle a aussi tenu la barre presque tout le long de la traversée suivante vers Chatham Bay. C'est un croissant de plage surmonté d'une forêt tropicale, où quelques bateaux sont mouillés. Sur la plage, s'alignent des bistros et des restos (des tables, des chaises, un frigo et un feu). Un soir chez Vanessa, un autre chez Misteur Pleasure, avec qui j'ai joué un peu de guitare (Lui a déjà joué avec Paul Mc Cartney). Maman était fièrte comme si j'avais un bar-tabac, elle dit aux gens que j'ai joué avec Mc Cartney par procuration. Disons qu'il était vraiment défoncé mais avait une belle voix. Je lui ai montré comment jouer St Louis Blues, il l'a chanté version reggae, c'était une belle expérience. Il a même viré un gars qui a voulu nous joindre et dit que je jouais comme une pro (moi je pense que les joints et le rhum à 84° avaient altéré ses perceptions..). Nat a appris à jouer aux dominos, grâce à Gégé et Martine qui y jouaient tous les soirs. Même si Gégé s'endormait au milieu de la deuxième partie, il arrivait quand même à gagner. Et à nous faire sursauter en tapant son dernier domino sur la table en bois et en criant. Hahaha...
Moment difficile : Quand l'annexe s'est retournée et que le moteur s'est retrouvé à l'eau, et que le jerrycan d'essence a été emporté par le courant. Martine a sauté à l'eau pour aller le récupérer, malgré le fort courant qui l'emmenait vers le large. Nat et Gégé ont démonté le moteur pour le nettoyer.
Le départ de Chatham Bay s'est fait en douceur car Nat et moi dormions du sommeil des justes. Par contre l'arrivée à Clifton fut un peu mouvementée car Mora Mora souffrait d'une fuite (c'est ça quand on vieillit!) d'eau douce. Nous avons écopé pendant que Gégé a tout réparé, sacrant ici et là contre Structures qui avait oublié un serre-joint (je ne sais même pas à quoi ça sert, c'est un truc de rasta ?).
Alors quitte à être bloqués sur place, nous sommes allées Martine et moi côtoyer les coraux (J'ai profité un maximum pour plonger dans les Caraïbes, tellement les paysages sous marins sont variés et surprenants) puis boire une mousse sur une île qu'un gars avait construite sur un tas de lambis. Le lendemain, nous sommes partis vers les Tobago Cays où nos yeux ont pu admirer des paysages qu'on voit juste dans les documentaires. Imaginez des coraux danser avec les vagues et se faire chatouiller par des poissons multicolores. Gégé a vu deux raies, nous avons tous vu des tortues. Le soir nous avons profité d'un BBQ sur un îlet. Organisé par un gwan nwaw prénommé Jean Claude qui connaissait quelques mots de breton (Kenavo et Yech'ed mat, l'essentiel). Puis nous avons été surpris par la pluie, alors nous sommes allés nous abriter et avons mangé avec 4 autres français.
Une fois la nuit tombée, c'est une colonie de Bernard L'Hermite et 3 manicous (des rats laids mais pas méchants : http://fr.wikipedia.org/wiki/Didelphis_marsupialis) et un gros crabe avec une seule pince. Malheureusement, des Américains nous ont un peu gâché le jour suivant, hurlant de joie pour tout et pour rien et diffusant leur musique boum boum à fond les ballons. Gégé et moi avons pris notre revanche en débouchant les toilettes du bateau, laissant le courant leur porter nos créations. Je peux vous dire qu'on a bien ri tous les deux...
Le jour suivant, Gégé et Martine nous ont emmenés à Mayreau, un coin beaucoup plus calme où nous nous sommes promenés sur terre et sous l'eau. Le côté baie allonge sa plage de sable blanc protégée par ses palmiers, tandis que le côté nord fait sa Moumoute en colère, soufflant et nous apportant des algues, des déchets et pliant les branches d'autres arbres qui poussent le nez dans le vent. Tout aussi beau, je vous assure. Nat et moi avons pris l'annexe (Nat pilotait) car je voulais aller voir à quoi ressemblaient les fonds marins dans ce coin là. Petite frayeur car l'ancre s'est coincée dans un corail, un genre de U inversé. Mais le courant nous poussait dans le sens inverse. Il a donc fallu mettre la tête sous l'eau pour bien regarder comment c'était, puis Nat faisant preuve d'un sang froid sans pareil, a dirigé l'annexe de façon à se trouver dans le bon sens. Pendant que je tirais sur l'ancre, plein de poissons bleus et jaunes venaient picorer le plancton que je secouais. Bande de salauds, vous n'auriez pas pu nous aider au lieu de venir bouffer ?
Le lendemain, une navigation de 7h nous a ramenés à Grenade. Nav' pendant laquelle j'ai dormi la plupart du temps, Nat a « réfléchi à la vie » (je trouve que Gégé déteint sur elle) Gégé naviguait et Martine surveillait le radar. Le soir nous avons été accueillis à l'apéro par un groupe de 4 djeunz sur un catamaran, Sugar Palm. Allongée sur un trampoline (le filet sur le catamaran) je regardais les étoiles avec Schnappi, quel beau moment !
Samedi nous avions rendez vous avec un local qui nous a fait visiter l'île presque de fond en comble. Les montagnes, les petites routes escarpées qui deviennent chemins étroits, des chutes, de petits villages, un aéroport désaffecté avec des carcasses d'avions datant de la guerre froide, un arrêt chez une amie du chauffeur pour une mousse fraîche, entre autres.
Et dimanche, ah dimanche ! Plongée à peine le petit dèj terminé, vers les sculptures sous marines et nager avec les poissons multicolores. Le midi, gros déjeuner chez la Québécoise puis relaxement à bord de Mora Mora. Le soir, nous étions invités à bord de Sugar Palm qui nous ont fait un apéro très amélioré.
Le lundi matin, nous sommes allés au marché en ville, et étions souvent gentiment alpagués par les vendeurs. Une a même voulu acheter les fesses de Natasha. Mais elle a refusé, car selon moi elle en a besoin pour avoir des promotions au travail, hahaha. Le midi nous avons mangé dans la cantine de la police locale. Après avoir fait nos sacs et pris une bonne douche, il était déjà temps de partir pour l'aéroport..
N'allez pas croire que la vie en bateau est facile. On ne se tourne pas les pouces sur un bateau. Enfin, moi oui, mais pas les autres. Côté vie commune, il faut par exemple toujours tout ranger pour optimiser l'espace, donc éviter de laisser traîner ses affaires. Mais ça ce n'est rien.
Côté navigation, il faut non seulement surveiller le vent et ses tendances, mais aussi les autres précipitations ainsi que la profondeur des fonds marins. En plus du bateau lui même, hisser la bonne voile, tirer sur les bouts, jeter, lever et sécuriser l'ancre, anticiper les mouvements des autres bateaux déjà au mouillage, évaluer les distances (parce que manœuvrer en bateau n'a rien à voir avec manœuvrer une auto).
Gardez un peu de compétences et de calme en cas de panne, fuite, choc, alarme, fumée, bruit inconnu. Par exemple, quand nous avons eu une fuite d'eau dans le bateau, Maman a goûté l'eau pour voir si c'était de l'eau douce ou de l'eau de mer. Moi je n'y aurais jamais pensé (mais elle est plus intelligente que moi..)
Pensez aussi aux choses de la vie quotidienne qu'on prend pour acquises : L'eau à volonté, la lessive, les douches, l'électricité. En bateau, tout est rationné, il faut toujours en économiser en cas d'imprévu. Pas toujours le temps ou les conditions pour se maquiller, aucune pour se lisser les cheveux (j'ai survécu !!!), pas de linge repassé, lavage à la main la plupart du temps.
Bref, une sacrée aventure culturelle, technique, naturelle, humaine. J'ai encore repoussé ma demande de citoyenneté de deux semaines, mais je ne pouvais pas refuser une telle opportunité. Combien de personnes sur terre ont vécu 2 semaines sur un voilier ? Combien d'entre nous avons un parent de plus de 60 ans qui plonge en apnée pour aller pêcher des coquillages ? Combien ont nagé avec une tortue ?
Allez, ma belle routine Canadienne reprend, et j'en suis aussi ravie.
Maman et Gégé nous attendaient à l'arrivée, malgré les 9 heures de retard. Je me suis dit la même chose qu'en arrivant en Guyane : « C'est la chaleur du réacteur ? » mais une fois loin de l'avion, j'ai pu constater que la température restait la même.
De nuit le paysage était déjà beau. Mora Mora nous attendait lui aussi à la Marina. Et quel accueil ! Un planteur du capitaine puis une bière bien fraîche..
Maman et Gégé m'ont donné mon cadeau d'anniversaire : Une statue de la reine d'Angleterre qui fait le signe de la main non stop tant que son mini panneau solaire est alimenté. Ça nous a fait bien rire !
Nous étions prêtes pour commencer l'aventure dès le lendemain matin, et sommes donc tous partis en direction de l'Ile Ronde, avec les amis des parents à l'horizon sur leurs catamarans. Le bateau c'est un peu comme le camping car par rapport aux connaissances. Les gens qui s'entendent bien se retrouvent à un endroit ou un autre sur la planète pour naviguer et participer aux libations. Je pense que le nouveau mot que Nat aura entendu le plus pendant le voyage est « Apéro ». Une fois arrivés à l'Ile Ronde, mouillage où nous avons été quelque peu ballottés tant pendant la navigation que pendant la nuit suivante, Maman,Nat et moi avons plongé au tuba pour explorer les fonds, et sommes allées rejoindre J.P. et Yvette sur Entre Deux, premiers amis de mes navigateurs de parents. Deuxième apéro sur Andanza avec Sylvie et René. C'est un peu gênant de rencontrer des gens pour la première fois et de ne porter qu'un maillot de bain, mais visiblement c'est courant dans les Caraïbes.
Une fois rentrés au bateau, je crois m'être couchée directement.. Vous savez, être dans un bateau qui évidemment tangue non stop pendant deux semaines, ça prend un peu d'adaptation. Ma seule expérience avait été Crouesty-Hoëdic/Houat, donc juste quelques heures. Alors l'estomac suit le mouvement des vagues..
Nous avons ensuite essayé de passer la nuit à la belle étoile, car on est moins malade dehors. Mais une averse a décidé de pointer le bout de son nez et nous avons dû rentrer.
Départ le lendemain matin vers Tyrell Bay (oui, j'ai été malade pendant la traversée, mais c'était la seule fois). Gégé m'avait installée de manière à ce que je puisse être couchée dehors. Il a fallu virer quelques bords, mais une fois arrivés ça allait bien mieux. Quand il m'a vue boire ma première bière en 24 heures, il a vu que ça allait mieux. Nous sommes restés 3 jours faire du tourisme dont un tour de l'île et de nombreux tours au bistro du coin (Le Lambi Queen) pour fêter la fin de notre mal de mer.
Gégé a montré à Nat comment piloter l'annexe, elle a aussi tenu la barre presque tout le long de la traversée suivante vers Chatham Bay. C'est un croissant de plage surmonté d'une forêt tropicale, où quelques bateaux sont mouillés. Sur la plage, s'alignent des bistros et des restos (des tables, des chaises, un frigo et un feu). Un soir chez Vanessa, un autre chez Misteur Pleasure, avec qui j'ai joué un peu de guitare (Lui a déjà joué avec Paul Mc Cartney). Maman était fièrte comme si j'avais un bar-tabac, elle dit aux gens que j'ai joué avec Mc Cartney par procuration. Disons qu'il était vraiment défoncé mais avait une belle voix. Je lui ai montré comment jouer St Louis Blues, il l'a chanté version reggae, c'était une belle expérience. Il a même viré un gars qui a voulu nous joindre et dit que je jouais comme une pro (moi je pense que les joints et le rhum à 84° avaient altéré ses perceptions..). Nat a appris à jouer aux dominos, grâce à Gégé et Martine qui y jouaient tous les soirs. Même si Gégé s'endormait au milieu de la deuxième partie, il arrivait quand même à gagner. Et à nous faire sursauter en tapant son dernier domino sur la table en bois et en criant. Hahaha...
Moment difficile : Quand l'annexe s'est retournée et que le moteur s'est retrouvé à l'eau, et que le jerrycan d'essence a été emporté par le courant. Martine a sauté à l'eau pour aller le récupérer, malgré le fort courant qui l'emmenait vers le large. Nat et Gégé ont démonté le moteur pour le nettoyer.
Le départ de Chatham Bay s'est fait en douceur car Nat et moi dormions du sommeil des justes. Par contre l'arrivée à Clifton fut un peu mouvementée car Mora Mora souffrait d'une fuite (c'est ça quand on vieillit!) d'eau douce. Nous avons écopé pendant que Gégé a tout réparé, sacrant ici et là contre Structures qui avait oublié un serre-joint (je ne sais même pas à quoi ça sert, c'est un truc de rasta ?).
Alors quitte à être bloqués sur place, nous sommes allées Martine et moi côtoyer les coraux (J'ai profité un maximum pour plonger dans les Caraïbes, tellement les paysages sous marins sont variés et surprenants) puis boire une mousse sur une île qu'un gars avait construite sur un tas de lambis. Le lendemain, nous sommes partis vers les Tobago Cays où nos yeux ont pu admirer des paysages qu'on voit juste dans les documentaires. Imaginez des coraux danser avec les vagues et se faire chatouiller par des poissons multicolores. Gégé a vu deux raies, nous avons tous vu des tortues. Le soir nous avons profité d'un BBQ sur un îlet. Organisé par un gwan nwaw prénommé Jean Claude qui connaissait quelques mots de breton (Kenavo et Yech'ed mat, l'essentiel). Puis nous avons été surpris par la pluie, alors nous sommes allés nous abriter et avons mangé avec 4 autres français.
Une fois la nuit tombée, c'est une colonie de Bernard L'Hermite et 3 manicous (des rats laids mais pas méchants : http://fr.wikipedia.org/wiki/Didelphis_marsupialis) et un gros crabe avec une seule pince. Malheureusement, des Américains nous ont un peu gâché le jour suivant, hurlant de joie pour tout et pour rien et diffusant leur musique boum boum à fond les ballons. Gégé et moi avons pris notre revanche en débouchant les toilettes du bateau, laissant le courant leur porter nos créations. Je peux vous dire qu'on a bien ri tous les deux...
Le jour suivant, Gégé et Martine nous ont emmenés à Mayreau, un coin beaucoup plus calme où nous nous sommes promenés sur terre et sous l'eau. Le côté baie allonge sa plage de sable blanc protégée par ses palmiers, tandis que le côté nord fait sa Moumoute en colère, soufflant et nous apportant des algues, des déchets et pliant les branches d'autres arbres qui poussent le nez dans le vent. Tout aussi beau, je vous assure. Nat et moi avons pris l'annexe (Nat pilotait) car je voulais aller voir à quoi ressemblaient les fonds marins dans ce coin là. Petite frayeur car l'ancre s'est coincée dans un corail, un genre de U inversé. Mais le courant nous poussait dans le sens inverse. Il a donc fallu mettre la tête sous l'eau pour bien regarder comment c'était, puis Nat faisant preuve d'un sang froid sans pareil, a dirigé l'annexe de façon à se trouver dans le bon sens. Pendant que je tirais sur l'ancre, plein de poissons bleus et jaunes venaient picorer le plancton que je secouais. Bande de salauds, vous n'auriez pas pu nous aider au lieu de venir bouffer ?
Le lendemain, une navigation de 7h nous a ramenés à Grenade. Nav' pendant laquelle j'ai dormi la plupart du temps, Nat a « réfléchi à la vie » (je trouve que Gégé déteint sur elle) Gégé naviguait et Martine surveillait le radar. Le soir nous avons été accueillis à l'apéro par un groupe de 4 djeunz sur un catamaran, Sugar Palm. Allongée sur un trampoline (le filet sur le catamaran) je regardais les étoiles avec Schnappi, quel beau moment !
Samedi nous avions rendez vous avec un local qui nous a fait visiter l'île presque de fond en comble. Les montagnes, les petites routes escarpées qui deviennent chemins étroits, des chutes, de petits villages, un aéroport désaffecté avec des carcasses d'avions datant de la guerre froide, un arrêt chez une amie du chauffeur pour une mousse fraîche, entre autres.
Et dimanche, ah dimanche ! Plongée à peine le petit dèj terminé, vers les sculptures sous marines et nager avec les poissons multicolores. Le midi, gros déjeuner chez la Québécoise puis relaxement à bord de Mora Mora. Le soir, nous étions invités à bord de Sugar Palm qui nous ont fait un apéro très amélioré.
Le lundi matin, nous sommes allés au marché en ville, et étions souvent gentiment alpagués par les vendeurs. Une a même voulu acheter les fesses de Natasha. Mais elle a refusé, car selon moi elle en a besoin pour avoir des promotions au travail, hahaha. Le midi nous avons mangé dans la cantine de la police locale. Après avoir fait nos sacs et pris une bonne douche, il était déjà temps de partir pour l'aéroport..
N'allez pas croire que la vie en bateau est facile. On ne se tourne pas les pouces sur un bateau. Enfin, moi oui, mais pas les autres. Côté vie commune, il faut par exemple toujours tout ranger pour optimiser l'espace, donc éviter de laisser traîner ses affaires. Mais ça ce n'est rien.
Côté navigation, il faut non seulement surveiller le vent et ses tendances, mais aussi les autres précipitations ainsi que la profondeur des fonds marins. En plus du bateau lui même, hisser la bonne voile, tirer sur les bouts, jeter, lever et sécuriser l'ancre, anticiper les mouvements des autres bateaux déjà au mouillage, évaluer les distances (parce que manœuvrer en bateau n'a rien à voir avec manœuvrer une auto).
Gardez un peu de compétences et de calme en cas de panne, fuite, choc, alarme, fumée, bruit inconnu. Par exemple, quand nous avons eu une fuite d'eau dans le bateau, Maman a goûté l'eau pour voir si c'était de l'eau douce ou de l'eau de mer. Moi je n'y aurais jamais pensé (mais elle est plus intelligente que moi..)
Pensez aussi aux choses de la vie quotidienne qu'on prend pour acquises : L'eau à volonté, la lessive, les douches, l'électricité. En bateau, tout est rationné, il faut toujours en économiser en cas d'imprévu. Pas toujours le temps ou les conditions pour se maquiller, aucune pour se lisser les cheveux (j'ai survécu !!!), pas de linge repassé, lavage à la main la plupart du temps.
Bref, une sacrée aventure culturelle, technique, naturelle, humaine. J'ai encore repoussé ma demande de citoyenneté de deux semaines, mais je ne pouvais pas refuser une telle opportunité. Combien de personnes sur terre ont vécu 2 semaines sur un voilier ? Combien d'entre nous avons un parent de plus de 60 ans qui plonge en apnée pour aller pêcher des coquillages ? Combien ont nagé avec une tortue ?
Allez, ma belle routine Canadienne reprend, et j'en suis aussi ravie.