Saint Nolff
Saint Nolff, pour moi, c’est avant tout ‘’Chez Papa’’. Mais c’est aussi l’un des deux seuls endroits sur Terre où je me sens chez moi.
Je n’ai jamais vraiment quitté Saint Nolff. Sentimentalement, en tout cas. Aujourd’hui j’habite à 5382 kilomètres de là mais une partie de mon cœur y sera toujours.
Quand on arrive de Vannes, on a la chance de passer par l’Allée Royale : Ce tunnel d’arbres qui enrobe la route jusqu’au passage à niveau. Si un train passe, amusez-vous à saluer les voyageurs, plusieurs d’entre eux vous répondront d’un signe de la main. C’est une belle façon d’entrer dans le village.
Nous nous y sommes installés en 1997, j’avais alors 13 ans. J’ai peu de souvenirs avec ses habitants, mis à part l’été 1998 où, pendant la coupe du monde, les jeunes de Kerloc se retrouvaient sur le terrain en bas de la résidence pour jouer au football. J’ai marqué un seul but de tout l’été mais je m’en souviens encore !
Pourtant personne ou presque ne me connaît. Je n’avais aucun ami à Saint Nolff. Quand il faisait beau, j’y préférais la compagnie du Condat, la rivière qui serpente le village. Chevauchant mon VTT, je descendais jusqu’au moulin et parcourais avec plaisir le sentier, franchissais les 2 ponts faits de traverses de chemin de fer pour enfin m’asseoir sur le bord de l’eau et réfléchir à ce que je voulais faire de ma vie. S’il n’était pas trop tard, j’enfourchais de nouveau mon vélo pour aller faire le tour de l’étang et effleurer au passage les branches d’un des saules pleureurs. Le trajet de retour à la maison était éprouvant. Avez-vous déjà essayé de remonter la résidence à vélo ? Même aujourd’hui je pense que je n’en serais pas capable… Les jours de pluie, c’est avec Émile Zola et des atlas du monde que je les passais. Rien de tel qu’un bon roman pendant qu’on entend la pluie tomber sur le Velux de la chambre.
Au début des années 2000, j’ai aussi porté les couleurs de Saint Nolff avec le Skol Gouren, faisant des démonstrations du Havre à Saumur. Le Skol venait de se former et les lutteurs venaient de Treffléan. Ce sera la seule période de ma vie où je délaisse mon vélo et la littérature pour de réels contacts humains dans le village.
Théâtre de mes beaux souvenirs d’enfance, le village de mon père a aussi été mon refuge dans les pires moments : Quand ma demi-sœur est brutalement décédée à l’été 2006, j’ai débarqué chez mon père avec 2 gros labradors dont j’avais la garde pendant le voyage de leurs propriétaires. Chez Papa, à Saint Nolff, c’était l’unique lieu où je voulais être après le drame. J’y ai pansé mes blessures immédiates en attendant de trouver un sens à ce qui venait de se produire.
Saint Nolff est l’endroit où j’aime être quand je reviens en France, là où je zoom sur Google Earth quand on me demande d’où je viens. J’explique aux gens que le village est dans une petite vallée, que le train y passe mais qu’après un mois on ne l’entend plus. J’ajoute avec fierté que mon père et ses amis de l’association y ont démonté puis ré-assemblé un four centenaire et qu’ils y cuisent pain, pizzas et brioches pour les fêtes de village.
Pourquoi garderai-je toujours un lien particulier avec Saint Nolff ? Parce que c’est l’endroit où j’ai été heureuse pendant mon adolescence.
Je n’ai jamais vraiment quitté Saint Nolff. Sentimentalement, en tout cas. Aujourd’hui j’habite à 5382 kilomètres de là mais une partie de mon cœur y sera toujours.
Quand on arrive de Vannes, on a la chance de passer par l’Allée Royale : Ce tunnel d’arbres qui enrobe la route jusqu’au passage à niveau. Si un train passe, amusez-vous à saluer les voyageurs, plusieurs d’entre eux vous répondront d’un signe de la main. C’est une belle façon d’entrer dans le village.
Nous nous y sommes installés en 1997, j’avais alors 13 ans. J’ai peu de souvenirs avec ses habitants, mis à part l’été 1998 où, pendant la coupe du monde, les jeunes de Kerloc se retrouvaient sur le terrain en bas de la résidence pour jouer au football. J’ai marqué un seul but de tout l’été mais je m’en souviens encore !
Pourtant personne ou presque ne me connaît. Je n’avais aucun ami à Saint Nolff. Quand il faisait beau, j’y préférais la compagnie du Condat, la rivière qui serpente le village. Chevauchant mon VTT, je descendais jusqu’au moulin et parcourais avec plaisir le sentier, franchissais les 2 ponts faits de traverses de chemin de fer pour enfin m’asseoir sur le bord de l’eau et réfléchir à ce que je voulais faire de ma vie. S’il n’était pas trop tard, j’enfourchais de nouveau mon vélo pour aller faire le tour de l’étang et effleurer au passage les branches d’un des saules pleureurs. Le trajet de retour à la maison était éprouvant. Avez-vous déjà essayé de remonter la résidence à vélo ? Même aujourd’hui je pense que je n’en serais pas capable… Les jours de pluie, c’est avec Émile Zola et des atlas du monde que je les passais. Rien de tel qu’un bon roman pendant qu’on entend la pluie tomber sur le Velux de la chambre.
Au début des années 2000, j’ai aussi porté les couleurs de Saint Nolff avec le Skol Gouren, faisant des démonstrations du Havre à Saumur. Le Skol venait de se former et les lutteurs venaient de Treffléan. Ce sera la seule période de ma vie où je délaisse mon vélo et la littérature pour de réels contacts humains dans le village.
Théâtre de mes beaux souvenirs d’enfance, le village de mon père a aussi été mon refuge dans les pires moments : Quand ma demi-sœur est brutalement décédée à l’été 2006, j’ai débarqué chez mon père avec 2 gros labradors dont j’avais la garde pendant le voyage de leurs propriétaires. Chez Papa, à Saint Nolff, c’était l’unique lieu où je voulais être après le drame. J’y ai pansé mes blessures immédiates en attendant de trouver un sens à ce qui venait de se produire.
Saint Nolff est l’endroit où j’aime être quand je reviens en France, là où je zoom sur Google Earth quand on me demande d’où je viens. J’explique aux gens que le village est dans une petite vallée, que le train y passe mais qu’après un mois on ne l’entend plus. J’ajoute avec fierté que mon père et ses amis de l’association y ont démonté puis ré-assemblé un four centenaire et qu’ils y cuisent pain, pizzas et brioches pour les fêtes de village.
Pourquoi garderai-je toujours un lien particulier avec Saint Nolff ? Parce que c’est l’endroit où j’ai été heureuse pendant mon adolescence.