Notre Lola est partie
11 Avril 2012
Lola c'était pas juste un chien. C'était notre chien.
Lola est partie rejoindre le paradis des labradors, où les croquettes sont à volonté, où elle pourra galoper dans de grandes prairies et nager sans jamais être fatiguée.
Je lui ai filé une taloche hier parce qu'elle avait fait une bêtise, puis lui ai grattouillé la tête en passant à côté d'elle plus tard. Faut jamais se quitter fâchés.
Ce matin en allant dire bonjour aux chiens comme tous les matins, Lola était immobile dans sa caisse. J'ai compris tout de suite et ai mis ma main sur sa tête une dernière fois.
Au début, Lola aboyait par rafale de 3 à chaque fois qu'une voiture arrivait. "Wouw wouw wouw''. Puis en vieillissant elle a commencé à avoir la vue qui baissait. Elle aboyait encore mais pas sur la bonne voiture, alors ça nous faisait rire. Après, il fallait arriver à 3 mètres d'elle pour qu'elle aboie (ben oui, fallait bien qu'elle fasse son travail malgré sa vieillitude, elle n'avait pas assez cotisé pour sa retraite de croquettes). Les derniers temps, elle restait couchée, aboyait quand même, même sur des trucs qui n'existaient pas. Tonton l'avait baptisée "Mamie Zinzin" suite à l'affaire Bettencourt et les Guignols, et c'est comme ça qu'on l'appelait.
Elle savait faire la malheureuse pour avoir des caresses. Parfois, elle boitait jusqu'à moi et collait sa tête contre moi. Ou se collait contre mes jambes.
En me levant j'allais tous les matins dire bonjour aux chiens. Puis un tour aux toilettes juste en face. Lola avait faim, et si la porte n'était pas verrouillée elle l'ouvrait d'un coup de museau et me regardait d'un œil accusateur et les oreilles dressées, alors que je siégeais sur le trône. Quand la porte était verrouillée, elle se contentait de donner des coups de museau dessus.
Vous l'auriez vue sauter sur ses pattes avant en haletant. Hier matin encore. Une fois la gamelle remplie, je leur grattouillait le dos en leur souhaitant bon appétit.
Quand Lola s'oubliait dans sa caisse et qu'on nettoyait, elle prenait un air triste les oreilles pendantes. Il fallait lui expliquer à chaque fois que ce n'était pas grave, qu'elle était juste vieille et qu'on serait pareil à son âge.
Quand on la promenait avec Saya, on devait la mettre en laisse, parce qu'elle n'obéissait pas. J'ai toujours pensé qu'elle avait l’ouïe sélective, parce qu'elle entendait la porte de la buanderie s'ouvrir de n'importe où dans la maison. Cette porte ouverte signifiait que la gamelle de Moumoute était accessible.
Dès qu'on lui mettait la laisse, elle prenait la poignée dans sa gueule et marchait toute fière à côté de Tonton.
Quand on allait lui dire bonsoir Tonton et moi, on commençait par lui chanter une chanson en tapant en rythme sur sa caisse. Elle mettait son museau entre ses pattes ou essayait de nous ''chiquer pour de faux''. Dernièrement, on criait "Lola président ! Lola président !"
Parfois quand on la caressait, elle nous donnait une patte. Un jour elle m'a aussi donné sa 2ème patte et a perdu l'équilibre. J'ai juste eu le temps de la rattraper.
Lola était grosse avant, et on lui avait donné des croquettes de régime. Elle avait maigri et sa peau pendait par endroits. En particulier sous le menton. Tonton prenait ce qui pendait et lui disait : ''Alors Lola, t'es déguisée en Balladur ?''. Ou il tirait dessus en disant ''Chteubeuleubeuleu" comme Florence Foresti dans son sktech.
Lola, comme Saya, avait des comptines personnalisées et des câlins plein de fois par jour.
Tonton a dit : ''En tout cas, elle n'est pas morte de manque de caressement''.
Alors ce matin, je l'ai délicatement replacée dans sa caisse, recouverte d'un drap blanc et suis allée cueillir des fleurs dans le jardin pour les mettre dessus. Saya était assise et me regardait d'un air dubitatif.
Bastien, Ugo et moi l'avons amenée chez le vétérinaire cet après midi. Mais ''Madame Pique Pique'', la jolie assistante aux cheveux frisés, n'était pas là. C'est une petite brune qui s'est occupée de nous. Tonton et moi on préfèrerait que ce soit Madame Pique Pique la vraie vétérinaire, plutôt que le vieux monsieur aux doigts bizarres. Madame Pique Pique, elle aime les animaux et en prend soin. Elle est toute douce et très professionnelle. Le monsieur on l'aime pas trop.
En partant, j'ai tapé une dernière fois sur la caisse où reposait Lola. Pour qu'elle se souvienne de nous.
On se souviendra de la fois où tu as mangé le gochtial pendant qu'on n'était pas là. Des fois où tu volais des sacs de crêpes qui dépassaient du tiroir, des papiers de chocolat qu'on retrouvait dans ta caisse, de tes tentatives d'ouvrir la porte de la buanderie sous notre nez, de quand tu léchais les oreilles de Saya, des soirs où, mal réveillée, tu claquais des dents quand on te faisait des bisous.
Bon vent ma Lola, tu vas nous manquer. Tu nous manques déjà. Cet après midi en entendant les feuilles courir sur le gravier, un instant j'ai pensé que c'était toi. En passant près de là où tu passais tes journées à surveiller les allers et venues de chacun, où l'herbe est encore aplatie. Ce soir en allant dire bonsoir à Saya. Maintenant on va parler au singulier.
''Ce n'était qu'un chien'', mais c'était surtout notre Lola. Au revoir Mamie Zinzin.
Lola est partie rejoindre le paradis des labradors, où les croquettes sont à volonté, où elle pourra galoper dans de grandes prairies et nager sans jamais être fatiguée.
Je lui ai filé une taloche hier parce qu'elle avait fait une bêtise, puis lui ai grattouillé la tête en passant à côté d'elle plus tard. Faut jamais se quitter fâchés.
Ce matin en allant dire bonjour aux chiens comme tous les matins, Lola était immobile dans sa caisse. J'ai compris tout de suite et ai mis ma main sur sa tête une dernière fois.
Au début, Lola aboyait par rafale de 3 à chaque fois qu'une voiture arrivait. "Wouw wouw wouw''. Puis en vieillissant elle a commencé à avoir la vue qui baissait. Elle aboyait encore mais pas sur la bonne voiture, alors ça nous faisait rire. Après, il fallait arriver à 3 mètres d'elle pour qu'elle aboie (ben oui, fallait bien qu'elle fasse son travail malgré sa vieillitude, elle n'avait pas assez cotisé pour sa retraite de croquettes). Les derniers temps, elle restait couchée, aboyait quand même, même sur des trucs qui n'existaient pas. Tonton l'avait baptisée "Mamie Zinzin" suite à l'affaire Bettencourt et les Guignols, et c'est comme ça qu'on l'appelait.
Elle savait faire la malheureuse pour avoir des caresses. Parfois, elle boitait jusqu'à moi et collait sa tête contre moi. Ou se collait contre mes jambes.
En me levant j'allais tous les matins dire bonjour aux chiens. Puis un tour aux toilettes juste en face. Lola avait faim, et si la porte n'était pas verrouillée elle l'ouvrait d'un coup de museau et me regardait d'un œil accusateur et les oreilles dressées, alors que je siégeais sur le trône. Quand la porte était verrouillée, elle se contentait de donner des coups de museau dessus.
Vous l'auriez vue sauter sur ses pattes avant en haletant. Hier matin encore. Une fois la gamelle remplie, je leur grattouillait le dos en leur souhaitant bon appétit.
Quand Lola s'oubliait dans sa caisse et qu'on nettoyait, elle prenait un air triste les oreilles pendantes. Il fallait lui expliquer à chaque fois que ce n'était pas grave, qu'elle était juste vieille et qu'on serait pareil à son âge.
Quand on la promenait avec Saya, on devait la mettre en laisse, parce qu'elle n'obéissait pas. J'ai toujours pensé qu'elle avait l’ouïe sélective, parce qu'elle entendait la porte de la buanderie s'ouvrir de n'importe où dans la maison. Cette porte ouverte signifiait que la gamelle de Moumoute était accessible.
Dès qu'on lui mettait la laisse, elle prenait la poignée dans sa gueule et marchait toute fière à côté de Tonton.
Quand on allait lui dire bonsoir Tonton et moi, on commençait par lui chanter une chanson en tapant en rythme sur sa caisse. Elle mettait son museau entre ses pattes ou essayait de nous ''chiquer pour de faux''. Dernièrement, on criait "Lola président ! Lola président !"
Parfois quand on la caressait, elle nous donnait une patte. Un jour elle m'a aussi donné sa 2ème patte et a perdu l'équilibre. J'ai juste eu le temps de la rattraper.
Lola était grosse avant, et on lui avait donné des croquettes de régime. Elle avait maigri et sa peau pendait par endroits. En particulier sous le menton. Tonton prenait ce qui pendait et lui disait : ''Alors Lola, t'es déguisée en Balladur ?''. Ou il tirait dessus en disant ''Chteubeuleubeuleu" comme Florence Foresti dans son sktech.
Lola, comme Saya, avait des comptines personnalisées et des câlins plein de fois par jour.
Tonton a dit : ''En tout cas, elle n'est pas morte de manque de caressement''.
Alors ce matin, je l'ai délicatement replacée dans sa caisse, recouverte d'un drap blanc et suis allée cueillir des fleurs dans le jardin pour les mettre dessus. Saya était assise et me regardait d'un air dubitatif.
Bastien, Ugo et moi l'avons amenée chez le vétérinaire cet après midi. Mais ''Madame Pique Pique'', la jolie assistante aux cheveux frisés, n'était pas là. C'est une petite brune qui s'est occupée de nous. Tonton et moi on préfèrerait que ce soit Madame Pique Pique la vraie vétérinaire, plutôt que le vieux monsieur aux doigts bizarres. Madame Pique Pique, elle aime les animaux et en prend soin. Elle est toute douce et très professionnelle. Le monsieur on l'aime pas trop.
En partant, j'ai tapé une dernière fois sur la caisse où reposait Lola. Pour qu'elle se souvienne de nous.
On se souviendra de la fois où tu as mangé le gochtial pendant qu'on n'était pas là. Des fois où tu volais des sacs de crêpes qui dépassaient du tiroir, des papiers de chocolat qu'on retrouvait dans ta caisse, de tes tentatives d'ouvrir la porte de la buanderie sous notre nez, de quand tu léchais les oreilles de Saya, des soirs où, mal réveillée, tu claquais des dents quand on te faisait des bisous.
Bon vent ma Lola, tu vas nous manquer. Tu nous manques déjà. Cet après midi en entendant les feuilles courir sur le gravier, un instant j'ai pensé que c'était toi. En passant près de là où tu passais tes journées à surveiller les allers et venues de chacun, où l'herbe est encore aplatie. Ce soir en allant dire bonsoir à Saya. Maintenant on va parler au singulier.
''Ce n'était qu'un chien'', mais c'était surtout notre Lola. Au revoir Mamie Zinzin.